Antoine Arnaud (canut)

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Antoine Arnaud
Biographie
Naissance
Décès
Sépulture
Nationalité
Activité
Vue de la sépulture.

Le commandant Antoine Arnaud (né à La Croix-Rousse le , mort fusillé à Lyon le ) est un canut, chef d'atelier, républicain, commandant élu d'un bataillon de la garde nationale. Son logement, qui était également son atelier de tisseur, était situé au 2 rue Dumont-d'Urville à la Croix-Rousse, à Lyon.

Biographie[modifier | modifier le code]

En , au cours de la guerre franco-allemande, l'annonce de la défaite des légions du Rhône à la bataille de Nuits () fait craindre aux Lyonnais l'arrivée imminente des Prussiens. Dans un contexte déjà tendu (on se situe quelques semaines après la première Commune de Lyon), un mouvement insurrectionnel souhaite alors s'emparer du pouvoir pour préparer la défense de la ville.

Le 20 décembre, les émeutiers, parmi lesquels se trouvent des gardes nationaux, souhaitent que les commandants élus de la garde nationale prennent part à leur mouvement. Arnaud venant secourir son collègue Chavent maltraité par la foule et ayant refusé, il est bousculé à son tour par les émeutiers. Alors qu'il cherche à se défendre, des coups de feu sont échangés. Traîné jusqu'à la salle Valentino, un tribunal improvisé le condamne à mort hâtivement pour avoir voulu tirer sur la foule.

Il est fusillé sur la place d'armes du Clos Jouve et tombe en criant : « Vive la république ! Vive Garibaldi ! »

Deux jours plus tard, le 22 décembre Léon Gambetta (ministre de l'Intérieur et ministre de la Guerre) vient à Lyon, accompagné d'Eugène Spuller, pour assister aux funérailles et rendre un dernier hommage au commandant Arnaud, devenu un symbole de la Troisième République.

La ville adopte ses enfants, verse une pension à sa veuve et lui a fait édifier un monument au cimetière de la Croix-Rousse. En 1886 est inaugurée « l'école Commandant-Arnaud », l'une des deux premières écoles du 4e arrondissement de Lyon. L'ancienne place le Tisseur à La Croix-Rousse est renommée place du Commandant-Arnaud en 1890.

Sources[modifier | modifier le code]

  • Bruno Benoit, « L'assassinat du Commandant Arnaud en 1870. N'est ce pas Marianne qu'on assassine ? », Bulletin du centre Pierre Leon d'histoire économique et sociale,‎ , p. 75-88 (lire en ligne [PDF])
  • Mémoires d'un citoyen concernant les événements de Lyon en 1870 - 1871, Pierre Valin, Imprimerie du Ve François Lépagnez