Català: El cadàver del rei Jaume II exposat a la Catedral de Mallorca. Així ho narra Gaston Vuillier, a les pàgines 11 i 12 de
Les îles oubliées (1893):
On allume des torches, et nous nous trouvons bientôt devant un sarcophage en marbre noir surmonté d'un sceptre, d'une épée et d'une couronne royale.
Sur un des côtés je lis gravée dans le marbre l'inscription suivante : Aquí reposa el cadáver del serenísimo señor don Jayme de Aragón II, Rey de Mallorca, que merece la más pía y laudable memoria en los annales. Falleció en 28 de mayo de 1311.
« Ouvrez », dit Sellarès à voix basse. Une clef pénètre dans le marbre, un des petits côtés est enlevé : un cercueil est là, on le tire au dehors.
Le cadavre du roi est sous nos yeux, drapé d'hermine, la bouche grande ouverte et l'orbite profondément, creusé.
De larges gouttes de cire tombées des cierges paraissent des larmes figées sur sa face farouche : on dirait que ce cadavre souffre des regards qui viennent troubler son dernier sommeil.
A la lueur des torches, la couronne étincelle, et l'épée flamboie comme s'il restait encore des rayons glorieux dans ces débris funèbres d'une royauté.
Après quelques instants de ce spectacle on repousse le cercueil dans le tombeau, on donne un tour de clef et nous retraversons l'immense nef, où nos pas résonnent sur les dalles, puis nous revoyons les étoiles dans le ciel d'un bleu profond et les maisons blanches argentées par les clartés de la lune.
« Eh bien », me dit Sellarès quand nous eûmes quitté les sombres voûtes, « à quoi pensez-vous ? »
- « Je pense », lui dis-je, « à ceux qui meurent ignorés dans le pli d'une colline et dont la dépouille dort dans l'ombre éternelle sans que nul regard puisse analyser les horreurs que la mort a gravées sur leur visage. Et ne croyez-vous pas qu'il y ait de la tristesse à songer que ce roi qui fut grand, qui commanda ces mers et dont le pouvoir, franchissant des abîmes, s'étendait sur tout l'Aragon, est à la merci du premier sacristain venu, qui, pour quelques sous, livre à la curiosité de tous sa triste dépouille ? » « Il y a quelques années », me dit un prêtre qui nous accompagnait, « les vêtements royaux, rongés par le temps, laissaient voir le cadavre presque entièrement nu. La reine Isabelle d'Espagne ayant été témoin de cette profanation en demeura tout attristée et désira voir le corps recouvert. Aujourd'hui une hermine nouvelle cache sa nudité. On a même dû mettre un verre sur ce cercueil afin d'empêcher les mains sacrilèges de certains voyageurs d'arracher les lambeaux des vêtements, des morceaux de la peau du visage du roi et même des dents, qu'ils emportaient en souvenir de leur visite. »
Actualment les despulles són en un altre sarcòfag a la capella de la Trinitat, mentre que l'antic sarcòfag
es conserva al Museu Diocesà.